Rues de Konoha

Satoshi descendait les grands escaliers le long de la falaise des Hokages, suivi de près par Suzumi qui ne savait pas trop quoi faire. À vrai dire ils ne s'étaient pas échangé un seul mot depuis qu'ils soient sortis tous deux de chez l'Hokage Miyutora. Arrivé en bas, aux pieds du village, Satoshi se crispa et se retourna promptement, pour fixer Suzumi qui ne pu faire d'autre que détourner le regard sur la droite. Le Chuunin soupira légèrement, baissant la tête en fermant les yeux, respira un coup et refixa l'infirmière qui s'était cette fois mise à le regarder de même.

Satoshi: Bon, qu'est-ce qu'il y a ?

Suzumi: Hmm ?

Satoshi: Si tu me suis, c'est évident que je vais me poser cette question, non ? Et ne me dis pas "je prend juste le même chemin", sinon tu aurais probablement attendu d'être avec l'autre médecin pour rentrer à l'hopital avec lui au lieu de quitter le bâtiment avec moi.

Suzumi: C'est que... je voulais... enfin je voulais simplement te remercier de... d'avoir pris ma défense, tout à l'heure.

Satoshi: Ah, ça...?

Il la regarda dévier le regard, comme d'habitude, mais elle se ressaisit presque aussitôt et souria légèrement face à Satoshi, qui ne put s'empêcher de contourner son regard à son tour.

Satoshi: Ce n'est... rien, en fait, c'est plutôt parce que tu as répondu ces choses à mon égard, et... ça serait plutôt à moi de te remercier.

Suzumi: Ah, non, ce n'est pas la peine non plus, je...

Ils finirent par ne plus se regarder l'un l'autre, la discussion ayant prise un etournure assez désinvolte, et les deux interlocuteurs semblaient plus que gênés par la personne en face. Suzumi fit un pas en avant vers Satoshi, le regarda et partit sur la gauche pour s'asseoir sur un muret au bord de la rue. Satoshi la regardait faire, ne faisait que la suivre du regard, jusqu'à ce qu'elle penche la tête en avant pour continuer à parler.

Suzumi: Ah, à m'écouter on dirait que je suis encore une petite fille... Ca me rend nostalgique de te voir comme ça, tu exprimes toujours aussi maladroitement ta gentilesse par ton comportement insensé, comme avant...

Satoshi: Insensé, moi ? Et puis pourquoi "comme avant", j'ai dit quoi encore ?

Suzumi: Rien, ça me rappelle juste la première fois que l'on s'était vu...

Satoshi: J'ai pas vraiment mémoire à ça, je présume que c'était à l'hôpital pour me faire soigner, pour changer...

Suzumi: ...Oui, et non. C'était plutôt moi qui y était pour des soins, en fait... Tu ne t'en souviens vraiment pas ?

Satoshi: Vraiment pas, désolé.

Suzumi: Ce n'est pas grâve, ne t'inquiète pas. En même temps ça remonte à mes douze ans, ça commence à dater un peu...


~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Voix féminine: Docteur, cette enfant n'arrête pas de pleurer dans sa chambre. Qu'est-ce qu'elle a ?

Voix masculine: Quelqu'un nous l'a apporté ici, évanouie. Morte de faim, la pauvre petite, elle n'a probablement rien mangé depuis deux jours, à peu près.

Voix féminine: C'est horrible ! Que font ses parents ?

Voix masculine: One ne sait pas qui ils sont, elle n'a pas voulu me parler, elle n'arrête pas que de pleurer depuis qu'elle est réveillée, et ça devient insupportable.

Voix féminine: C'est bien vrai. Et vous ne pouvez pas la faire taire ? Nous sommes dans un hôpital, voyons !

Voix masculine: J'ai déjà essayé, sans succès. Enfin allons plutôt vers le bloc B, nous aurons déjà plus d'intimité ma chère. Selon le planning la salle 263 est libre, rien que pour nous deux. Venez, suivez-moi...

Voix masculine: Je vous suis avec plaisir, docteur...

Des bruits de pas commencèrent à s'éloigner du lieu, bruit largement étouffé par les braillements qui ne cessaient depuis déjà un bon moment venant de la chambre à côté. À l'intérieur il n'y avait que des murs blancs ainsi qu'un lavabo malpropre, une armoire à mirroir, une chaise et un lit, où se trouvait une petite fille aux cheveux noirs au bol, en train de pleurer à chaudes larmes. Elle avait constamment ses mains à portée de ses yeux crachant des pleurs à n'en plus finir. Ses cris étranglés par ses sanglots envahissaient la pièce avec constance, prêts à briser les tymphans de quiconque pénétrerait dedans. La jeune fille semblait se noyer dans un chagrin sans fin, ne pouvant se calmer. Cependant malgré ses râles continus, elle perçut un léger son venant de devant elle.

Voix: Tais-toi...

La jeune fille fut étonnée d'entendre celà et cessa de crier un court instant, avant d'essayer en vain de sécher ses larmes afin d'y voir plus clair devant elle. Elle pouvait apercevoir, assis sur la chaise, un jeune garçon d'environ son âge, fixant le mur en face avec une totale froideur. Mais le plus étonnant était ses cheveux de couleur rouge sombre, totalement inhabituelle au point de faire cesser la jeune fille de pleurer, du moins pour le moment. Elle ne l'avait pas vu ni entendu entrer dans la chambre, ni même s'asseoir juste en face d'elle, et son comportement semblait indiquer qu'il était présent depuis un petit moment.

Garçon: Ce n'est pas parce que tu es une fille que tu as le droit de pleurer de la sorte à tort et à travers... Tu me casses les oreilles, alors arrête de pleurer.

La jeune fille le regarda d'abord avec étonnement, puis avec désinvolture. Apparemment encore un casse-pied de plus, se disait-elle au fond d'elle-même. Mais quelque chose n'allait pas. Elle continuait à fixer son visage, jusqu'à ce que le garçon se tourne vers elle. Le regard qu'il lui porta en disait suffisamment long pour qu'elle ne pense même plus à pleurer, son expression trahissait une tristesse enfouie encore plus profonde que celle de la jeune fille.

Fille: Qui... qui es-tu ?

Garçon: ...Je suis le patient de la chambre d'à côté, celui à qui tu as cassé les oreilles depuis que tu es là... Alors je suis venu ici.

Fille: ...

Garçon: Je ne sais pas pourquoi tu pleures, mais ça n'avance à rien de le faire. Jamais. Ce n'est pas comme ça que l'on peut se sortir de son chagrin...

Fille: Mais, je... je... Ne me dis pas ça ! Qu'est-ce que tu peux savoir de pourquoi je pleure, d'abord ?!

Garçon: Je m'en fiche, je te dis juste que ça ne sert à rien de le faire, c'est tout.

Fille: Je pleure si j'en ai envie ! Ce n'est pas à un garçon au drôle de cheveux qui me dira c'que je veux faire !

Garçon: ...Fais comme tu veux, continue de pleurer si tu en as envie, je vais juste demander à changer de chambre alors... Comme la nuit tombe, j'aimerais bien dormir en silence.

Le petit garçon se leva de sa chaise. Il fit deux pas en direction de la porte, et s'arrêta net. Il retourna la tête en direction du lit, et plus particulièrent vers son occupante.

Garçon: Enfin, je préfère que tu me cries dessus plutôt que de te voir pleurer...

Il se tourna à nouveau vers la porte, mais s'arrêta net lorsque la fille lança un "Attends !" tonitruant qui le figea dans son action. Il la regarda d'un air étonné, mais tout ce que faisait la fille était de détourner le regard. Plusieurs dizaines de longues secondes s'écoulèrent, avant qu'elle ne retourne la tête vers le garçon. Elle afficha un air surpris quand elle fixa son bras gauche.

Fille: Ah, euh... Tu as des bandages au bras ?

Garçon: ...Oui, c'est pour ça que je suis là. Enfin ce n'est qu'une luxation, rien de grâve. Et toi, t'es là pour quoi, à part pleurer ?

La jeune fille afficha un long silence en guise de réponse. Elle ne savait que faire, assise dans son lit, ne sachant quoi répondre. Ne préférant rien dire, elle posa ses mains sur le bas de son haut afin de l'enlever complétement à la surprise du garçon. Ce dernier ne broncha pas à la vue de la poitrine naissante de la jeunne fille, n'étant que peu intéressé par ça à cet âge. Cependant il fixait son torse et son corps d'un air perplexe, qui était parsemé d'hématomes bleus sur sa peau.

Garçon: Ah, c'est dû aussi à un entraînement ? Je ne savais pas que tu voulais aussi être ninja...

La remarque complétement "à l'ouest" du garçon fit monter à nouveau les larmes aux yeux de la gamine, qui placa ses mains encore au niveau de ceux-ci. L'apparent regain de tristesse de la fille fit réaliser au garçon son erreur, mais ne préféra rien rien dire davantage pour ne pas envenimer la situation, se sentant déjà suffisamment mal à l'aise comme ça.

Fille: Je... Je... J'ai maaaaal !

Ses larmes coulaient de plus en plus fort, comme au début. La petite fille explosa à nouveau en pleurs, ignorant sur le coup le garçon. Cependant ce dernier préféra manifester sa présence au bout de quelques secondes, lorsqu'elle rouvrit les yeux en sentant quelque chose lui tapoter la tête à plusieurs reprises, ce qui s'avérait être la main droite du jeune garçon, tandis que sa droite présentait un mouchoir simple.

Garçon: Je t'ai dis de ne pas pleurer... S'il te plaît... Ce n'est pas ça qui... arrangera les choses... Et rhabille-toi un peu quand même...

Pour la première fois depuis le début, la jeune fille ne put retenir de lâcher un petit rire devant le regard fuyant du jeune homme. Celui-ci le perçut légèrement, et ne put s'empêcher de sourire à son tour.

Garçon: Tu vois, c'est mieux quand t'es comme ça, en fait...

La tombée de la nuit se présenta rapidement. Le lendemain matin, la petite fille se réveilla au lever du soleil. Elle se mit en position assise, avant de sentir quelque chose au niveau des jambes. Elle tourna la tête sur le côté, afin de voir que le garçon de la veille était assis sur l'unique chaise de la chambre, endormi dans ses propres bras sur le bout du lit. Elle ne put que sourire devant cette scène, oubliant totalement son chagrin de la veille.
La journée passa assez lentement, la jeune fille passa diverses séries de test auprès des médecins afin d'ausculter son corps meurtri. Après celà, elle se rendit dans la chambre à côté de la sienne, avant de constater qu'elle était vide. Elle resta béat quelques instants, avant d'entendre une voix derrière elle qui lui fit quitter ses songes.

Médecin: Si tu le cherches, il est déjà parti. Ah ah mais ne t'inquiète pas, il revient toujours ici, depuis le début de l'année on le voit un minimum une fois par mois, alors...

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


Suzumi: Ca remonte à longtemps, je sais... C'est depuis ce jour que j'ai demandé au médecin de bien vouloir m'aider à rester ici, à cet endroit... J'avais fui ma maison, je ne savais pas quoi faire. Il m'a pris comme stagiaire au début, et voilà...

Satoshi: Je ne saisis pas le rapport...

Suzumi: Oh, c'est juste que... Ce petit garçon... a été le premier à avoir de la considération pour moi, au moment où je me sentais le plus mal... Je me disais que si j'étais dans cet hôpital, je pourrais revoir ce garçon.

Satoshi: ...

Suzumi: Je l'ai quand même revu plusieurs fois après, au début il était un peu étonné que je sois ici, mais après il en prit l'habitude, l'habitude de me voir qu'en tant qu'apprentie infirmière... Mais je n'oublierais sans doute jamais ce jour, où grâce à son comportement et ses mots bourrés de maladresse, j'ai pu me sentir mieux malgré tout... J'ai pu devenir plus forte et affronter mon passé, et puis essayer de construire mon futur. Tout ça... grâce à toi...

Satoshi: J'ai fait ça ? C'est marrant, mais je ne m'en souviens que vaguement...

Suzumi: Ce n'est pas grâve, ce n'était probablement pas important pour toi... Et puis, il t'es arrivé tellement de choses depuis, je veux bien le comprendre... Cependant, tout ce que je peux faire, c'est te remercier de m'avoir sorti de là. En comparaison, tout ce que j'ai pu dire auparavant ne sont rien.

Satoshi: Ne dis pas ça, c'est aussi important pour moi... Ca va aller pour toi ? Je m'excuse mais je dois allerà l'académie si je dois former une équipe rapidement.

Suzumi: Tu peux y aller, je vais rester un peu ici avant de retourner travailler. Tu sais... et ce depuis ce jour il y a cinq ans, j'espère que l'on pourra continuer à se parler comme ça...

Satoshi: Se serait une bonne chose... Ah excuse-moi, j'y vais. À une prochaine fois, Suzumi !

Il partit en courant plus ou moins vite, laissant Suzumi assise derrière elle. Elle pencha la tête en avant afin de la faire plonger sur ses mains accoudées à ses genoux, et écrasa une insignifiante larme au coin de l'oeil.

Suzumi: Imbécile, il n'a vraiment rien compris...

Elle souria à ces paroles, avant de se relever lentement, et observer au loin le petit garçon devenu grand, courir dans les allées de Konoha, avant de disparaître dans un coin de rue.

Satoshi: Pfff... Je ne sais plus trop quoi penser...

???: Vous parlez tout seul, sempaï?

Satoshi levat les yeux, et vit un espèce d'abruti aux cheveux en vrac, une écharpe rouge foncée flotant au vent, le tout accroupit sur un toît.

Satoshi: Ah, c'est toi...

Trowakinitsu: Je vois que vous avez toujours du plaisir à me voir!

Satoshi: ...

Trowakinitsu: Bon, je veux vous parler!

Satoshi: Je n'ai pas forcément envi...

Trowakinitsu: Bof, vu comment vous êtes devenu faible, ça devrait pas être dur de vous y obliger!

Satoshi prit plus ou moins mal ce que Trowa' venait de dire, mais il faudrait être dans sa tête pour savoir comment il à reçu ceci. Mais, Trowakinitsu à le merite d'etre direct. Ou bête, cela reste au choix.

Trowakinitsu: Je veux savoir ce qui vous arrive, et je vous laisse pas le choix!

Satoshi venait de quitter l'immeuble, et marchait dans les rues, songeur, voir même perdu. Il traversait rue après rue sans savoir où aller, son regard se perdait vers le sol devant lui, inlassablement. Lorsqu'une voix familière s'éleva au-dessus de lui. Trowakinitsu, il était pour le Chuunin une source d'ennui plus ou moins perpétuelle, et la façon dont il s'exprimait maintenant ne faisait qu'enrager le sabreur, continuant sans cesse de presser les points sensibles.

Satoshi: Bon sang, qu'est-ce qu'ils ont tous ces derniers jours... Je peux savoir en quoi tu peux te permettre ne serait-ce qu'imaginer que j'ai des choses à cacher ? Non, pire encore, cette brimade... Cherche-tu vraiment que j'ai besoin de te montrer si je suis bel et bien faible ?

Trowakinitsu: Bah, vu comment t'étais mauvais pendant la mission, y'a quelque chose qui a changé. T'a trop l'air d'en faire exprès. Je veux savoir pourquoi! Tu veux faire capoter les missions!? Ou alors t'es amoureux et ça te met tellement l'esprit à côté de la plaque que te's devenu une larve!? Je veux savoir moi. Je vais pas laisser mon moèdle devenir une lopette. Dans ce cas....

Il pointat son index vers Satoshi et prit la tronche la plus serieuse possible.

Trowakinitsu: Je te défi!

Le jeune homme se mit à le pointer du doigt, sérieux et confiant. Satoshi considéra la chose, et le regardait avec étonnement. Sa mine devint de plus en plus sévère, mais Trowakinitsu gardait son rictus face à ça.

Satoshi: J'étais mauvais, bien sûr... Il s'avèrais que j'avais autre chose à faire que de me battre sérieusement pour un pseudo-match amical avec... cette femme, que tu semblais connaître.

Trowa: Je te connais bien, sempai, je sais que même pour une raison futile, tu préfères mettre ta fierté en jeu pour ce genre de choses.

Satoshi: ...D'accord, si tu tiens vraiment à me défier, j'accepte de te rabattre ton caquet, histoire qu'on me lâche définitivement la grappe avec cette mission... Enfin, pas dans un endroit pareil. Allons au lac, plutôt...